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L'argent des Faïsses n'a pas d'odeur - Blog de Jean-Luc Gach, Peynier {display:none;margin:0px; padding:0px; background-color:#FFFFFF; font-family: Verdana, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size:x-small;}

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 23:45

Ha ! les bonnes senteurs de Provence ! Lavande, thym, romarin... et à Peynier une belle odeur de Faïsses.

 

Dans le billet Ca sent les Faïsses de Peynier jusqu'à Trets, je relatais le calvaire des habitants riverains de l'unité de recyclage des boues de station d'épuration installée quartier des Faïsses sur notre commune. Les riverains doivent supporter les émanations nauséabondes de ladite unité. De nouveaux événements m'amènent à reparler de cette affaire bien malodorante.

 

Devant la lente avancée de ce conflit qui dure depuis plus d'un an et demi, les riverains s'organisent et le collectif "STOP aux odeurs des Faïsses" a été crée. Ce collectif rassemble une trentaine de membres fondateurs et son but est (extrait des statuts) "de combattre les nuisances olfactives et toutes les pollutions dégagées par la récente station de compostage des Faïsses à Peynier qui sont vécues comme des agressions vis-à-vis de l’espace privé et public engendrant des dommages dans la Haute Vallée de l’Arc.". J'invite tous ceux qui se sentent concernés de près ou de loin par ce problème à adhérer au collectif.

  On peut le contacter ici : collectif.odeursdesfaisses@gmail.com, un site internet est en préparation.

 

La création de ce collectif accélère le processus. Récemment la presse locale a largement couvert l'événement et est revenue sur le problème de ces habitants. On aura eu pour la première fois la position du maire-propriétaire et de l'exploitant. Par contre il serait bon de revenir sur un certain nombre d'affirmations. En effet, le journal la Provence dans son édition du 17/01/2011 évoque le caractère écologique du recyclage des résidus des Faïsses. Comment peut-on raisonnablement écrire de telles choses quand on sait que les boues arrivent par camions de communes situées à presque 100 kilomètres de Peynier ? Ce même article a présenté le procédé de compostage incriminé comme un " procédé vertueux pour l'environnement" . Le procédé est tellement vertueux qu'il existe une loi (L425-1) dans le code des assurances qui précise : "Un fonds de garantie des risques liés à l'épandage agricole des boues d'épuration urbaines ou industrielles est chargé d'indemniser les préjudices subis par les exploitants agricoles et les propriétaires des terres agricoles et forestières dans les cas où ces terres, ayant reçu des épandages de boues d'épuration urbaines ou industrielles, deviendraient totalement ou partiellement impropres à la culture en raison de la réalisation d'un risque sanitaire ou de la survenance d'un dommage écologique lié à l'épandage [...]". En réalité on ne connait pas vraiment les conséquences à long terme de l'épandage de ces boues et on prévoit d'ores et déjà des indemnisations, au cas où l'on s'aperçoive dans le futur d'une pollution inconnue ou d'un effet indésirable !  Seulement un nombre limité de polluants minéraux et organiques sont recherchés, mesurés (de temps en temps) et réglementés, beaucoup sont ignorés comme les résidus médicamenteux. Les boues des stations d'épuration sont un déchet dont on ne sait que faire, donc après les avoir envoyées à la mer, enfouies dans des décharges, maintenant on les disperse sur les terres agricoles pour diluer les polluants qu'elles contiennent même si les procédés de retraitement les minimisent.

 

La suite de l'article en question est plus intéressante puisque notre maire (propriétaire du terrain sur lequel se trouve l'exploitation) prend enfin position publiquement sur ce problème.LP170111.jpg L'article en question commence fort, avec en titre "ça soulève la question de l'habitat en zone agricole". Voilà un commentaire inattendu : les habitations étaient là AVANT l'installation de la station de retraitement des boues, les riverains n'ont rien demandé à personne. Et on ne leur a rien demandé non plus d'ailleurs. Des propos par ailleurs fort surprenants quand on sait que la municipalité a accordé récemment des permis pour de nouvelles constructions en zone agricole. A noter qu'il existe une zone agricole juste en bas du village, en face de l'école primaire. Nous sommes tous au village des habitants riverains de cette zone. Cela veut-il dire que nous aurions dû tous subir les mêmes désagréments si la station de recyclage s'était installée dans ce secteur, dans la plus grande légalité ? Tout ceci ne tient pas debout.

 

On apprend ensuite que notre maire est "favorable à cette exploitation". Voilà qui est inquiétant ! Il est utile de rappeler ici que cette installation traite les boues des stations d'épuration de Lorgues, Hyères et Trets. Les Peyniérennes et Peyniérens seront très heureux d'apprendre  que notre municipalité est favorable à l'accueil de déchets issus de villes fort lointaines et à leur recyclage sur notre commune. Voilà une position très claire et sans aucune ambiguité... pour ma part je n'y suis pas favorable, mais je ne suis ni maire, ni bailleur du terrain d'accueil de la station de recyclage incriminée. Coïncidence ou pas, toutes les municipalités citées dans le rapport de la DREAL et dans la presse qui nous envoient gentiment leurs boues sont dirigées par des maires UMP ou assimilés. Et finalement on peut se demander quelle aurait été la position de notre maire si le terrain avait été loué par un autre propriétaire-agriculteur. Un opposant par exemple. En ce qui me concerne, ma position n'aurait pas varié, j'y aurais été également hostile.

 

Revenons au texte. Ainsi ce serait le "tribut payé à l'écologie". Sacré bilan ! Combien de tonnes de CO2 émises pour transporter ces boues de Hyères (90km) et Lorgues (84km) ? Concernant les boues elles-mêmes, il est intéressant de constater que la station d'Hyères (exploitée par Véolia) retraite les eaux d'une vingtaine d'établissements hospitaliers ou médicalisés, de la base aéronautique navale et d'une usine d'électronique (voir ici). Il est utile de rappeler que outre 8 ETM (cadmium, mercure, sélénium, plomb, chrome, cuivre, nickel zinc) seulment quelques composés organiques sont mesurés dans les boues : les 7 PCB les plus dangereux et  3 HAP seulement, le fluoranthène, benzo(b)fluoranthène et benzo(a)pyrène (voir ici). Quid des autres ? nul ne sait pour le moment, il n'y a aucune règlementation ni contrainte, et le problème est bien là, on avance à l'aveuglette. On peut faire également des commentaires sur le procédé de réalisation du compost : il est basé sur le compostage à l'air libre, qui sous certaines conditions (mauvaise ventilation) transforme le processus en fermentation anaérobie ou méthanisation. Ce processus chimique dégage du méthane (CH4) qui est un très puissant gaz à effet de serre (23 fois plus puissant que le CO2), et simultanément de l'hydrogène sulfuré (H2S) , de l'amoniac (NH3) responsables de mauvaises odeurs (tiens donc...) et du CO2 en quantité dans tous les cas (voir ici). Il existe par contre des procédés d'élimination des boues a priori plus écologiques comme le procédé air-sun-clean breveté par le CNRS qui transforme les boues en combustible. Mais ces procédés n'ont rien à voir avec le dispositif sommaire mis en place à Peynier, notamment en terme d'investissements. Dans cette histoire il semblerait qu'on veuille nous faire prendre des vessies pour des lanternes, il n'y a à mon avis rien d'écologique là dedans, mais un simple pis-aller pour éliminer des déchets.

 

Et pour finir, le seul argument avancé pour ne pas maintenir cette installation serait que "cette activité se poursuive sans être conforme aux normes". Ou plutôt un argument pour la maintenir dans le cas contraire, sous entendu : il n'y a pas de raison de l'arrêter si elle est aux normes. Les riverains qui subissent quotidiennement les odeurs et autres nuisances issues de la plateforme n'ont que faire de cet argument: même si ces nuisances sont dans les normes elles restent des nuisances insupportables ! Se retrancher derrière des arguments de droit n'est pas acceptable. Se draper dans des arguments pseudo écologiques ne trompe personne. A ce compte là, pourquoi notre municipalité s'est elle battue contre le passage du TGV dans la vallée ? Pourtant le train est un moyen de transport très écologique, et le projet était évidemment bâti dans le plus strict respect de la loi. Le parallélisme de ces deux situations et la différence des réponses apportées (diamétralement opposées) laisse suggèrer qu'il y aurait d'autres intérêts sous-jacents.

 

Quelle est la position des municipalités voisines ? La commune de Rousset et son maire Jean-Louis Canal se sont rangés aux côtés du collectif ; il est prévu le vote d'une motion de soutien lors du conseil municipal du 4 mars ainsi qu'une demande d'adhésion au collectif au titre de la commune. Lors de ce conseil municipal, le collectif est invité à prendre la parole. La position du maire de Trets sera peut-être connue ce 24 janvier lors du conseil municipal, puisqu'une question de Georges Lescoches (opposition) a été déposée, dans laquelle il demande notamment que la ville de Trets soutienne et adhère au collectif et que la ville exige de l'exploitant de la station d'épuration de Trets (Ternois, voir ici) qu'il cesse d'apporter ses boues à l'installation incriminée (voir ici et ici). Le conseiller général Roger Tassy a été saisi de l'affaire et il fait étudier par les services du département à quel titre le Conseil Général pourrait intervenir pour faciliter la résolution du problème.

 

Finalement, au delà de la gêne occasionnée au quotidien pour les habitants, abordons le sujet économique : quelles conséquences pour les exploitants commerciaux impactés par les odeurs ? Plusieurs restaurants et auberges sont gênés dans leur activité par les nuisances de la station, bravo les repas aux bonnes odeurs de Faïsses ! Combien d'emplois menacés ? Probablement des dizaines. Parallèlement combien d'emplois sur la plateforme de recyclage ? 

 

Aucun argument ne plaide décidément en faveur du maintien de cette plateforme, si ce n'est des intérêts financiers. La société "04 recyclage" est une SARL au capital de 7500 euros seulement et réalise (notamment grâce à son installation Peyniérenne mais pas exclusivement à priori) un chiffre d'affaires de 426 000 euros, en augmentation de 100% par rapport à 2009, un excédent brut d'exploitation de 147 000 euros et un résultat net de l'ordre de 15% (61 000 euros) en augmentation de 200% par rapport à 2009 (voir ici). Apparemment une belle affaire...  Claude Duret dans la Marseillaise résume bien la situation par ces quelques mots :  "une installation rudimentaire qui rapporte gros" (cliquer pour agrandir):

 

LM200111-1.jpgLM200111-2.jpg

 

Une seule question se pose  finalement : qui a intérêt à ce que cette station de recyclage continue son activité ? Certainement pas la plupart des Peyniérennes et Peyniérens...

 

A samedi prochain

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commentaires

R
<br /> Selon l'encyclopédie en ligne Wikipédia : "Un conflit d'intérêts apparaît quand un individu ou une organisation est impliquée dans de multiples intérêts, l'un d'eux pouvant corrompre la motivation<br /> à agir sur les autres.<br /> <br /> Un conflit d'intérêts apparaît ainsi chez une personne ayant à accomplir une fonction d'intérêt général et dont les intérêts personnels sont en concurrence avec la mission qui lui est confiée par<br /> son administration ou son entreprise. Le conflit d'intérêts est plus fréquent dans certaines professions réglementées. Ces professions s'organisent généralement autour d'une charte de déontologie<br /> car ces intérêts en concurrence compliquent la tâche à accomplir avec neutralité ou impartialité.<br /> <br /> Le conflit d'intérêts n'est pas, en droit français, un délit civil ou pénal. C'est la prise illégale d'intérêt qui peut en découler et qui est, quant à elle, un délit.<br /> <br /> Même s'il n'y a aucune preuve d'actes préjudiciables, un conflit d'intérêts peut créer une apparence d'indélicatesse susceptible de miner la confiance en la capacité de cette personne à assumer sa<br /> responsabilité."<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Il y a abus de langage quand on parle d'activités agricoles, comme le font le maire ou la provence, à propos d'un process qui n'est ni plus ni moins qu'un processus industriel, même s'il est<br /> particulièrement artisanal comme ici à Peynier; et c'est d'ailleurs là le problème : investissements minima, processus mal maitrisé => rejets d'odeurs pestilentielles dans l'air et d'effluents<br /> liquides dans le sol et la rivière.<br /> Cette activité ne respecte rien, ni les riverains ni la nature, et contourne probablement la réglementation.<br /> <br /> <br />
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I
<br /> A Charles :<br /> Certes, mais l'on peut citer l'exemple de Salindres dans le Gard (ou d'autres) avec un gros problème de nuisances par l'odeur émanant d'une industrie, réglé entre autres grâce à l'équivalent d'Atmo<br /> PACA dans le Languedoc-Roussillon et à l'amiable. Je ne dis pas que c'est une solution miracle, mais que ce sont les interlocuteurs privilégiés à solliciter dans ces situations.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Petite rectification pour Aurélie : ce n'est pas le maire qui pollue le village mais la société à laquelle il loue son terrain. Par contre, c'est vrai qu'il s'enrichit en faisant passer ses<br /> intérêts avant ceux des habitants et que son argument sur l'habitat près des zones agricoles ne tient pas compte tenu des permis qu'il a accordés précisément en zone agricole.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bonjour,<br /> Quand vous parlez de permis accordés en zone agricole, vous avez raison. Ces cinq dernières années, plusieurs permis ont été accordés quartier Saint Pierre à des gens qui ne sont pas agriculteurs<br /> (ce qui n'est pas normal je crois) mais simplement de la famille du maire !! Non seulement il s'enrichit en polluant la commune mais en plus il se sert, lui, ses enfants, ses cousins etc. Quand<br /> aura-t-on enfin des politiques honnêtes qui pensent plus au bien-être des habitants qu'à leur porte-monnaie ? Ce que je dis est vrai à Peynier et en France en général. Je me demande ce que les gens<br /> attendent pour réagir et je vous remercie de le faire fort intelligemment dans ce blog que je lis toutes les semaines.<br /> Aurélie<br /> <br /> <br />
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N
<br /> pour Yvan :<br /> A ma connaissance, le missions d'Atmo PACA ne sont pas de résoudre les litiges entre riverains mais de surveiller les nuisances, mesurer, informer et aider les pouvoirs publics a prendre des<br /> décisions dans ces domaines.<br /> Quant à régler ce type de problème à l'amiable, il faudrait être bien candide pour y croire : les enjeux financiers sont trop importants : plusieurs milliers d'euros annuels pour le<br /> propriétaire-maire ! Seul un rapport de force favorable, ou une condamnation judiciaire permettront de revenir à une situation acceptable pour les riverains.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> il serait intéressant de connaître le montant des loyers versés au bailleur-maire de Peynier qui paraît tant intéressé au maintien de cette activité !<br /> <br /> <br />
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I
<br /> Il me semble que les associations comme atmo-paca sont tout à fait apte de régler ces problèmes à l'amiable !<br /> <br /> <br />
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